Parole d'un Bad Boy, d'Ana Paige

Editions : Hachette Roman
Collection : Bloon
Auteur : Jean-Christophe Tixier
Couverture : /
Parution : 16 Août 2017
LA NOUVELLE VOIX DÉCOUVERTE SUR WATTPAD.
Il paraît que je suis crâneur, orgueilleux, insolent, fouteur de merde, que je ne m’intéresse qu’aux filles et aux soirées entre potes. Ah oui, et aussi que je ne pense qu’à me battre.
Ce n'est pas faux… Surtout pour les filles. Et alors  ?
En terminale, Tristan a une solide réputation de bad boy et fait tout pour l’entretenir.
Un jour, il se retrouve en cours à côté d’une ravissante petite brune, Annabeth. Intrigué, Tristan essaye tant bien que mal d’attirer son attention, mais sa voisine l’ignore obstinément. En plus de son dédain affiché, cette fille semble capable de mettre à nu chaque blessure qu’il s’efforce de cacher. Autant de raisons pour que Tristan soit prêt à tout pour la séduire…


Tristan après un énième retard en classe, doit s’asseoir à côté d’Annabeth. Cette fille l’intrigue et l’obsède un peu. Tristan est le mec qui est avec ses potes, tranquille en se moquant un peu du monde. Sauf que c’est un être tourmenté.

« La brune se lève soudain et improvise un petit pas de danse ridicule avant de se retourner vers son amie et de repartir dans un fou rire. D’un mouvement de la main, elle dégage les cheveux qui lui tombent sur le visage. Je reconnais tout de suite Annabeth. Je sens que cette fille est plus surprenante qu’elle n’en a l’air au premier abord. A la voir en cours comme tout à l’heure, je n’aurais jamais parié un sou qu’elle pourrait se mettre à chanter au beau milieu de la cour du lycée. »

J’ai trouvé que l’histoire est assez simple. On se laisse facilement embarquer par la vie de Tristan. On aime ses amis. On s’interroge sur sa famille. On le regarde harceler (car il s’agit bien de harcèlement au début) Annabeth, cette brunette intrigante et qui a du caractère. Un contraste saisissant entre sa famille et celle d’Annabeth. C’est drôle, touchant pour nous mais pas ceux qui subissent =P. C’est rare de voir le point de vue d’un individu de sexe masculin dans ce genre de livre. Petit à petit des informations se dévoilent. L’autrice joue avec nos nerfs en révélant qu’une partie. On devine très facilement mais j’adore quand une information est posée/confirmée. Parfois on alterne avec le passé. Ça permet de comprendre la psychologie de Tristan et son comportement. Les révélations sont au compte-goutte. Y a tout de même de la facilité dans le récit. En tout cas, la psychologie est bien travaillée, du coup Tristan est un personnage en profondeur.
C’est un livre d’auto-dérision qui dénonce les clichés en mettant des clichés et en le disant. J’ai vraiment adoré cet aspect du roman. C’est drôle, simple avec ce brin de tragédie pour approfondir un peu le récit. La reconstruction de ce fameux « bad boy » qui trouvera sa voix, sa confiance en lui et son présent.

« Je fais de la boxe depuis que j’ai sept ans. J’ai toujours voulu pratiquer ce sport, alors ma mère a fini par m’y inscrire. C’est difficile d’expliquer pourquoi j’aime la boxe. Je ressens le besoin de taper dans quelque chose, d’évacuer mon ressenti sans avoir à communiquer par la parole. C’est un défouloir pour moi, qui me fait me recentrer sur moi-même. » 

Tristan aime faire la fête, de la boxe et être avec ses potes. Mais derrière cette assurance de « je profite » il y a une fissure qui gronde. Il essaye de la cacher. Bien que ça soit un petit harceleur, un petit con, c’est une personne attachante. Tristan est un être arrogant, prétentieux, impulsif et crâneur en surface. Au fil des pages il est en plein dilemme. Il est incertain face à l’inconnu préférant ce qu’il connait. Comme quasiment toute la population me diriez-vous. Il a peur d’aimer car il ne sait pas ce que sait. En rencontrant Annabeth, la façade de faux semblant, cette allure bad boy va s'amenuiser pour laisser un Tristan perturbé, blessé. Grâce à elle, il va apprendre ce qu’est l’amour, ce qu’est aimé. Il aime sa bande de potes mais ce n’est pas pareil. Ces derniers sont « secondaires » mais très important dans le récit et pour la stabilité de Tristan. Petit clin d’œil à Manuel.
Son environnement familial s’est dégradé suite à un événement (facile à comprendre mais chuut je ne dis rien), qui fait que Tristan s’est refermé sur lui-même en étant impulsif et se construisant une façade. En plus, avec les caractères aussi des autres membres de la famille, ce n’est pas une mince affaire, surtout suite à la perte d’un amour/pilier irremplaçable.
Quant à Annabeth, c’est une fille géniale. Elle est franche du collier, carré sans véritablement avoir de préjugés. Elle analyse et essaie de comprendre. Pour ses parents, c’est une petite ado modèle. On découvre très vite que derrière sa personnalité avec ses convictions, se cachent ses hésitations, ses peurs, ses principes. Ce qui m’a surprise est l’enfant modèle hein !

« -   Ce n’était pas le jour, je réponds en tentant de dissimuler au mieux ma colère dans le son de ma voix.
Je n’ai même pas besoin de la regarder pour savoir que mon ton était trop dur et que mon excuse ne la satisfait pas. Je ne sens plus sa peau sur mon bras. Et, bizarrement, j’éprouve déjà un manque.
-    Je comprends. Le premier jour des règles est toujours insupportable, déclara-t-elle en me tapotant le genou. » 


C’est une lecture plaisante qui se lit très facilement. L’histoire est classique et entraînante. On se demande ce que le passé peut révéler. Une psychologie travaillée et des personnages attachants.

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