J'agonise fort bien, merci. de Oren Miller

Editions : L'Homme Sans Nom
Collection : /
Autrice : Oren Miller
Couverture : Émile Denis
Parution : 23 Mars 2016

PUTAIN LE KIIIIIIFFE !  

Sainte-Marie-La-Grise. Son cadre exceptionnel près de la côte d’émeraude en fait une destination de vacances des plus prisée. De magnifiques paysages, un mystérieux folklore breton et des morts qu’on a aidés à trépasser raviront les plus aventureux d’entre vous. 

Profitez de l’hospitalité chaleureuse des habitants qui sauront vous mettre à l’aise.
Afin d’apprécier pleinement votre séjour, veillez cependant à respecter trois règles :
1 Écoutez toujours les murmures de ceux que vous ne voyez pas.
2 Gardez-vous des créatures sinistres qui frappent avant d’entrer.
3 Soyez sage. Très sage.


Les Halliennales approchant et l’appel du roman dans ma PAL m’ont convaincu de lire « J’agonise fort bien, merci ». Depuis sa présentation et davantage pour sa sublime, mystérieuse, énigmatique, attirante et sombre couverture, j’avais envie de lire ce roman. J’ai un gros coup de cœur pour cette dernière. Le livre dans tout ça ? Ce n’est pas un coup de cœur, néanmoins j’ai surkiffé !

Dès les premières notes, dès les premiers mots, j’étais dedans avec ces phrases exquises malgré le contexte. Ce roman est écrit à la troisième personne du singulier et permet plusieurs points de vue. Nous découvrons d’abord Isabeau, puis Evariste, nos personnages et une enquête.
Isabeau va être au service d’Evariste. Ce dernier va à Sainte-Marie-la-Grise lire le testament de son amie et cliente, Catherine. Il s’avère que c’est un homicide. Et si on tend l’oreille, des murmures se font entendre dans cette ville charmante qui est Sainte-Marie-la-Grise.  

« -  Vous n’allez pas vous trouver mal ? s’inquiéta Isabeau, un tantinet obsédé par le risque d’évanouissement.
-  Mon ami, je crois qu’il est arrivé quelque chose de grave à Catherine.
-  Oui, elle est morte, rappela le commis. La mort, c’est très grave, en soi.
-  Je pense qu’elle a été assassinée.
-  Ah oui, ça c’est plus grave. »

Ce « premier tome » est bien « complet ». C’est la première enquête et la rencontre d’Isabeau et Evariste. Je sais qu’il y a une suite mais je ne sais pas s’il faut tout lire dans l’ordre. J’avoue que je préfère lire dans l’ordre de parution. =P Nous faisons la connaissance de nos deux enquêteurs qui sont maintenant dans mes favoris. J’ai aimé découvrir et faire surtout la connaissance de ces deux personnages. Ça commence doucement, le temps qu’on apprivoise ce monde. L’histoire est prenante. Elle se construit petit à petit. Leur relation se forme au fil des pages et face aux péripéties. On ne s’ennuie pas une seule seconde. Le récit monte en crescendo grâce à ses personnages, son univers et les meurtres. Oui LES meurtres. Je me suis laissée embarquer dans ce monde. Au départ l’enquête est en second plan. C’est surtout le relationnel et l’univers. Evidemment entre temps, des questions nous viennent quand des événements surgissent.  Du mystère se montre et s’épaissit quand on avance. Puis, les éléments s’accélèrent. L’enquête prend de l’ampleur. Ce n’est même pas gênant quand elle est en second plan puisque de temps en temps on a un mot dessus.
J’ai vraiment aimé la structure du roman et le cheminement de l’histoire : la mise en place, les confidences, l’enquête et les révélations. Celles-ci sont dures et m’ont retournés l’estomac. Quelle grimace rempli de dégoût était sur mon visage. Je ne m’y attendais. J’ai vraiment rien vu venir.  J’ai deviné certaines choses mais pas tout. J’étais vraiment à fond dedans, je tournais les pages sans m’en apercevoir. Tout est mystérieux, secret sous cette aura et ambiance enchanteur. Un humour passablement noir jouissif. Le sourire est souvent au coin des lèvres.
C’est une ville replie de vie, secrète et vivante. Une ville qui remplit notre cœur de magie. Elle a son charme et son aura fascinante et envoûtante. Réelle tout ça ?  Allez savoir. Une atmosphère fantastique entoure le roman. Tout dedans nous rend addictif à cet univers avec cette « mort décalée ». Même une romance s’installe, une belle, douce et touchante histoire d’amour.

Evariste est très intriguant. Il a la classe, un côté mystérieux et énigmatique qui se dévoile. Son passé le hante toujours. C’est un être distingué, aimant la « beauté », avec des goûts raffinés. Son amour pour sa femme est magnifique. N’empêche j’ai eu ma petite larme en découvrant son passé. C’est un homme influent doublé d’intelligence et d’observation. 
Isabeau est un jeune homme en plein apprentissage. Il va se découvrir et s’affirmer dans les péripéties. Il est plus terre à terre qu’Evariste.
J’aime beaucoup ces deux personnages charismatiques, ils dégagent un je ne sais quoi qui fait que nous les apprécions énormément et qu’on demande qu’à les connaître.

L’écriture d’Oren Miller est entraînante avec des dialogues et des pensées savoureux et envoûtants. Un texte riche en vocabulaire qui m’a transporté dans cette époque des années 50. Un polar qui m’a emporté dans leur vie et qui en même temps, m’a rendu spectatrice.


C’est un roman couvert d’humour avec des dialogues savoureux. L’histoire monte en crescendo. Nous sommes à la fois dedans et spectateur grâce à la plume riche d’Oren Miller. Des protagonistes attachants. C’est assez complet en découvrant les personnages, leurs passés et leurs caractères. Du coup, comment va être les suites ?  Juste des enquêtes ? Dans tous les cas, je suis impatiente de lire la suite.

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